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Claustrophobia

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L'Amour à l'envers

Difficile de parler de ce premier film de la scénariste Ivy Ho ("Linger", "2 become 1", Comrades, almost a love story"…) sans révéler l'unique gimmick et – du coup – intérêt du film. Disons, que le film entretient un drôle de parallèle avec un film coréen, "Failan" dans sa manière de raconter une chose, qui ne se produira jamais.
 
Forcément attendue, la première réalisation de l'inégale Ivy Ho (du "Comrades" pour du "Linger" quand même…ou du "Age of miracles" pour du "Gorgesous" pour mesurer seulement quelques-uns de ses grands écarts qualitatifs) déçoit…au premier regard. La première scène entre cinq personnages en train de discuter de tout et de rien dans une petite voiture de fonction en traversant tout Hong Kong n'a rien de bien folichon…et on attendait également mieux de la photographie de Mark Lee Ping Bing. Dès le épart, le film semble le cul entre deux chaises: trop commercial pour être arty (présence d'Ekin Cheng et de KArena Lam en tête d'affiche); trop arty pour être commercial (les scènes sans queue ni tête en apparence sont un véritable tue-amour pour tout fana du cinéma d'action HK).
Et rapidement, on se rend compte que toutes scènes racontées à l'envers (chaque scène suivante se passe en fait AVANT celle qui vient de se dérouler) fonctionnent sur un même schéma: des personnages parlent sans forcément vouloir dire quelque chose et c'est finalement au spectateur de savoir lire entre les lignes…Car ce sont des petites allusions ou des regards fuyants, qui expriment, ce que les personnages veulent VRAIMENT dire. Jusque arriver à LA révélation finale, rien de bien folichon, juste une tranche de vie, à l'image de tout le film.
 
Le souci, c'est que cette excellente idée de court-métrage a dû mal à supporter la longueur; que la réalisation ne soit pas toujours au top (tournage éclair en moins de 3 semaines) et que le pauvre Ekin ne peut tenir face au jeu tout en retenue de Karena…mais c'est un film à la vraie sensibilité féminine, dont certaines images reviennent hanter le spectateur longtemps après la diffusion. Sauf que d'autres contrées ont su faire beaucoup mieux dans un style semblable (John Cassavettes aux USA, Kang Yi-gwan ("Sakwa") ou Yi Koon-yi ("This charming girl") en Corée…
 
Ivy Ho confirme donc tout ce que l'on aurait pu penser à la vue de ses précédents travaux: qu'elle est certes une femme avec beaucoup de talent, mais qui lui manque un petit quelqeu chose pour franchement ressortir du lot.
 
 
PS: La réalisatrice explique le sens du titre par la seule envie d'avoir voulu utiliser ce terme depuis longtemps déjà, se sentant très souvent "prisonnière" de la métropole hongkongaise, comme de certains de ses sentiments, auxquels elle ne peut pas forcément donner libre cours dans une société cloisonnée.


17 février 2009
par Bastian Meiresonne


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